Subir un changement et s’y adapter
Nous subissons le changement plus souvent que nous ne l’initions, ce qui peut avoir un coût psychologique important. Par quel processus passer pour accepter la perte inhérente à tout changement ?
Le deuil est un concept que l’on imagine plutôt réservé à la sphère privée. Et pourtant, la vie professionnelle regorge de situations où les collaborateurs peuvent éprouver un sentiment de perte. C’est le cas de façon évidente pour certaines situations : une réorganisation qui implique des suppressions de postes, l’interruption d’un projet sur lequel on s’est investi, etc. Mais c’est également vrai pour des changements vécus à juste titre comme positifs, dont on tend à sous-estimer les perturbations qu’ils engendrent.
Ainsi, une promotion peut être une source de joie et de fierté. Mais elle implique aussi la perte des relations établies avec ses anciens collègues et l’entrée dans une zone d’inconfort. De même, la mise en place du télétravail a fait économiser du temps de trajet à beaucoup de travailleurs. Mais certains avouent regretter ce moment pour soi, dans les transports, où l’on n’est préoccupé ni par les sujets professionnels ni par les demandes des enfants. D’autres regrettent une installation plus confortable au bureau, une frontière plus étanche entre vie privée et vie professionnelle, ou encore la camaraderie avec certains collègues, qui égaie la journée.
Lorsqu’un changement doit se faire, la raison nous commande d’en apprécier le ratio bénéfice/risque et de faire bonne figure. Mais, même quand nous le vivons comme très bénéfique, il est rare qu’un changement soit exclusivement positif, sur tous les aspects et tout le temps. Le psychologue américain Harry Levinson l’a bien formulé dans les années 50 : « Tout changement implique une perte, et toute perte requiert un deuil. »
Si nous ne faisons pas la démarche d’accepter cette perte, si mineure soit-elle, nous risquons de voir pointer – plus ou moins intensément selon la fatigue et la difficulté du contexte – le sentiment que « c’était mieux avant », générateur de démoralisation et de de désengagement. Or le monde professionnel permet peu ce processus de deuil, où l’on regrette le passé avant de s’habituer, petit à petit, à la nouvelle situation. Comment refaire de la place à ce processus naturel par lequel chaque être humain doit passer pour accepter un changement ?
Dans cette synthèse :
– Prendre conscience du coût psychologique du changement
– Cinq étapes pour accepter un changement non désiré
– Positiver face à l’incertitude
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