Gérer la transition vers l'entreprise libérée
Si le modèle de l’entreprise libérée constitue une réponse aux enjeux d’agilité, il implique une véritable rupture dans l’organisation des relations entre salariés. À quoi faut-il veiller pour réussir un changement aussi radical ?
Dans des secteurs très divers, on observe des entreprises de taille notable qui fonctionnent avec succès selon le principe d’une réelle autogouvernance des salariés. Les modalités d’organisation en œuvre sont radicalement différentes de celles communément pratiquées dans les entreprises hiérarchiques. C’est le cas de Sun Hydraulics, un producteur de valves hydrauliques qui opère au niveau mondial. L’entreprise ne dispose pas de départements dédiés au contrôle qualité, ni au planning, ni aux achats : ce sont les opérateurs qui s’auto-organisent pour atteindre les résultats visés. Cela ne l’empêche pas d’être cotée au Nasdaq pour environ 1 milliard de dollars et de jouir d’une forte réputation de qualité et de service. De même, Morning Star est leader du marché de la transformation de tomates aux États-Unis, avec une organisation « libérée ». Les salariés négocient directement entre collègues la répartition des tâches et la fixation des objectifs, avec succès. Ces deux entreprises opèrent selon ce principe d’autogouvernance depuis plus de 40 ans. De nombreux exemples démontrent ainsi la pertinence économique de l’autogouvernance. Au-delà des convictions éthiques qui animent ses promoteurs, ce modèle a pour vertu de susciter un taux d’engagement des salariés particulièrement élevé et de conférer une excellente réactivité sur le terrain. De quoi susciter des velléités de changement !
Mais comment passer d’un modèle hiérarchique à l’autogouvernance ? Pour produire les résultats attendus, la transformation ne peut être que radicale. Il s’agit d’organiser la prise de décision par les équipes opérationnelles, en lieu et place des circuits hiérarchiques et des fonctions centrales. De quoi déstabiliser chacun, quel que soit son rôle dans la structure ! Les retours d’expérience montrent qu’il n’existe pas un modèle unique d’organisation libérée, pas plus qu’il n’existe un cheminement type pour réussir la transition vers l’autogouvernance. Mais ils nous aident à mieux percevoir la nature des changements à mettre en œuvre. Ils soulignent aussi à quel point la qualité d’accompagnement de la transformation est décisive, et mettent en évidence les risques auxquels veiller, ainsi que quelques principes à même de servir de boussole pour réussir son pari.
Dans cette synthèse :
- Quatre postulats au cœur de l’entreprise libérée
- Entreprise libérée : cinq clés pour réussir la transition vers l’autogouvernance
- L’entreprise libérée dans la pratique
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