Pépites de managementRetrouvez ici quelques pépites issues de notre veille des meilleures publications sur le leadership et le management

Mixité : déminer le syndrome de l’imposteur
La mixité a fortement progressé dans les entreprises ces dernières années. Pour autant, de fortes disparités demeurent au niveau des postes de direction. Alors que la volonté est clairement affichée, et même lorsqu’elle est sincère, les candidates au profil requis manquent à l’appel. Comment briser ce plafond de verre persistant ?
L’une des pistes d’action proposées dans cette étude est d’ordre culturel. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à souffrir du « syndrome de l’imposteur », cette propension à sous-évaluer ses compétences malgré ses succès. C’est ainsi qu’elles attendent souvent de cocher tous les critères demandés pour se porter candidates à un poste, là où les hommes considèrent comme normal de maîtriser certaines compétences et d’avoir besoin de se développer sur d’autres. De plus, « les femmes ont tendance à s’évaluer à un niveau ou deux en-dessous d’un poste équivalent », souligne Laurence Batlle, présidente de Foncia ADB.
Sensibiliser hommes et femmes au besoin de corriger la perception que les femmes ont de leurs compétences et de leurs aptitudes est donc indispensable pour rétablir un équilibre. Celles-ci gagneront aussi à se faire accompagner d’un collègue jouant le rôle de sparring partner, d’un mentor ou d’un coach pour les aider à saisir les opportunités qui se présentent et accélérer ainsi leur trajectoire professionnelle.
Source : Trajectoires de carrière au féminin - Qu’est-ce qui éloigne encore les femmes des postes de direction en entreprise en 2022 ?, Grandes Écoles au Féminin/Roland Berger, novembre 2022.
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Attention aux injonctions à la coopération
Dans cette interview, le sociologue des organisations François Dupuy dresse un bilan de l’évolution des styles de management, du taylorisme aux modèles coopératifs. Paradoxalement, l’approche traditionnelle autoritaire se révélait plus propice à l’engagement. Le travail était segmenté et séquentiel. Il était facile de constater que le travail attendu était bien fait, et de le récompenser.
Les modèles actuels ont voulu casser les silos. Une décision de bon sens en apparence : en coopérant, il devient possible d’optimiser les fonctionnements, et que toute l’organisation tire profit des avancées de chaque unité. Mais cela est allé de pair avec un désengagement croissant des salariés. Un point à retenir de cette analyse est notamment que la coopération ne va pas de soi. Elle demande un effort, exige de sortir de sa zone de confort en se plaçant en interdépendance. Elle brouille la perception de l’impact de ses efforts, ce qui nuit à la motivation. Ainsi, il ne suffit pas d’exhorter ses équipes à coopérer. C’est aussi – voire surtout – par la régulation et la mise en place de processus qui rendent la coopération naturelle que celle-ci surviendra.
À lire : François Dupuy : « l’injonction à la coopération est généralement stérile », obervatoire-ocm.com, 9 décembre 2022.
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Surveiller ses anticipations anxieuses
« Nous sommes souvent plus effrayés que blessés ; et nous souffrons de l'imagination plus que de la réalité », observait Sénèque. La philosophie stoïcienne nous rappelle que la façon dont nous vivons une situation n’est pas seulement le reflet des événements. Elle est aussi liée à ce que nous imaginons qu’il pourrait se passer. Or si nos peurs ne se réalisent pas toujours, le simple fait de les avoir imaginées se paie immédiatement, sous forme d’anxiété, de stress, voire de paralysie.
Ce livre nous invite à prendre conscience de ce biais, et à redoubler de vigilance lorsque le futur est incertain ou que nous ne contrôlons pas la situation. C’est alors le moment de faire une pause, voire d’en parler avec une personne qui saura garder de la distance, comme un coach ou un ami extérieur à ce contexte anxiogène : quelle est la probabilité que le scénario du pire, sur lequel vous craintes se focalisent, survienne ? Quelle est la part de fantasme issue d’une projection de vos peurs ? Sur quoi avez-vous le contrôle, ici et maintenant, sur lequel vous gagneriez à vous concentrer ?
Une approche éprouvée pour éviter de s’infliger dès aujourd’hui une souffrance réelle pour des dommages futurs hypothétiques.
À lire : Le petit livre du stoïcisme, Jonas Salzgeber, éd. La Comédie Française, 2022.
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Parler carrière avec ses collaborateurs
Dans une récente étude Gallup, plus de la moitié des employés démissionnaires ont déclaré que personne, pas même leur manager, ne leur avait demandé dans les trois mois précédant leur départ s’ils étaient satisfaits de leur poste, ou comment ils voyaient leur avenir dans l’entreprise. Et 52 % ont souligné que leur manager ou leur organisation aurait sûrement pu faire quelque chose pour les faire changer d’avis. Un chiffre absurde, à l’ère de la grande démission.
N’attendez pas que vos collaborateurs annoncent leur départ pour avoir de vraies conversations sur leurs aspirations ! Cet article invite à aborder régulièrement cinq questions essentielles :
- Comment avez-vous envie de vous développer dans cette organisation ?
- Quel est le sens de votre travail pour vous ?
- En quoi puis-je vous aider à exceller dans votre travail ?
- Qu’est-ce que l’entreprise pourrait faire mieux selon vous ?
- Votre travail vous permet-il d’exploiter vos talents au quotidien ?
Une checklist à garder à l’esprit pour minimiser le risque de voir partir ses meilleurs éléments.
À lire : 5 Questions Every Manager Needs to Ask Their Direct Reports, Harvard Business Review, Susan Peppercorn, Janvier 2022.
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Définir sa raison d’être de façon participative
Formuler la raison d’être d’une entreprise ne se limite pas à rationaliser a posteriori son histoire. Il s’agit d’orienter les décisions et de guider la façon dont elle entend répondre aux défis sociétaux. Cette réflexion peut se mener au niveau de l’équipe dirigeante, éventuellement appuyée par des rapports de consultants ou des analyses de tendances. Cependant, elle est encore plus efficace lorsqu’elle associe largement les collaborateurs de l’entreprise. Non seulement on accroît ainsi les chances de capter des signaux faibles issus du terrain. Mais on limite aussi les risques d’aboutir à une raison d’être déconnectée des enjeux perçus par les collaborateurs. La phase de concertation prépare ainsi le terrain à la diffusion de la raison d’être dans l’entreprise et son appropriation par les salariés.
C’est la démarche qu’a suivie l’énergéticien Engie pour son projet « Imagine 2030 ». L’entreprise a commencé à identifier les « mégatendances » de son marché avec le comité exécutif. Mais elle a progressivement élargi ce travail à des cercles de plus en plus larges : le top 50, les experts des centres de recherche et du bureau d’ingénierie, les 150 000 employés du groupe. Chacun s’est vu invité à aller à la rencontre de ses parties prenantes puis à partager les enseignements de ses échanges sur une plateforme numérique. Cette démarche, étalée sur plusieurs mois, a permis de construire une vision partagée des énormes enjeux économiques, sociaux et environnementaux de l’énergie – vision dans laquelle s’est ensuite ancrée la raison d’être d’Engie.
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