Le leader empathique

Faire preuve d’empathie est bénéfique, tant pour soi que pour ses équipes. L’empathie est une composante du quotient émotionnel, un indicateur plus prédictif du succès professionnel que le quotient intellectuel dans de nombreux rôles d’encadrement et de leadership. Des études plus ciblées sur la compassion – définie comme l’intention sincère d’être bénéfique aux autres – ont montré que les leaders qui en font preuve réussissent mieux et suscitent plus d’engagement dans leurs équipes. Ces leaders attentifs aux besoins des autres se déclarent aussi notablement moins stressés que leurs collègues. Enfin, de nombreuses études ont montré que plus d’empathie sur le lieu de travail se traduisait par des salariés plus satisfaits, plus créatifs et plus prêts s’entraider, par moins de risques psychosociaux et par plus de résilience.

Pour autant, l’empathie n’a rien d’une recette miracle. Car si elle procure d’importants bénéfices, elle est aussi exigeante. Être à l’écoute des autres et se préoccuper de leur bien-être consomme de l’énergie psychique et cognitive. Ainsi, dans les métiers du soin en particulier, on observe des phénomènes de « fatigue compassionnelle » : une forme d’épuisement émotionnel, souvent génératrice de détresse, qui se traduit par une chute de l’empathie et de l’engagement. L’empathie n’est pas inépuisable. Plus on fait des efforts dans ce sens au travail, moins on parvient à en faire dans sa vie privée. Et l’empathie n’est pas toujours bonne conseillère. Elle peut inciter à donner un poids excessif au ressenti des personnes auxquelles on fait face, ce qui peut conduire à prendre des décisions inadaptées, voire injustes pour d’autres ou même pour le plus grand nombre. On comprend ainsi pourquoi on considérait naguère qu’il était préférable que les managers et les décideurs laissent leurs émotions au vestiaire.

Il ne s’agit pas de porter l’empathie au pinacle, mais d’en faire une ressource stratégique. En premier lieu, on gagne à en cultiver la maîtrise : il existe des techniques pour renforcer sa capacité à mieux comprendre les autres. Il s’agit ensuite de bien en appréhender les bénéfices et les limites, afin d’en faire preuve à bon escient, pour son bien, celui de son entourage, et pour plus de performance.

Dans cette synthèse :
– Développer son empathie pour améliorer son relationnel
– Porter les décisions difficiles avec empathie
– Préserver son énergie émotionnelle lors des décisions difficiles