Concilier éthique et performance
Malgré une évolution des pratiques, des dérives éthiques sont toujours susceptibles de se produire dans l’organisation et dans sa chaîne de valeur. Comment éviter ces dérives et faire de l’éthique un véritable levier de transformation et de résilience ?
L’« éthique des affaires » désigne l’ensemble des valeurs, principes et normes qui orientent les décisions et les comportements au sein d’une entreprise. Elle vise à conjuguer objectifs économiques et engagement sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Chaque année, des scandales rappellent l’importance vitale de cet enjeu : Volkswagen et son « Dieselgate », Wells Fargo et ses pratiques bancaires trompeuses, Wirecard et ses fraudes comptables, ou encore Boeing et les failles de sécurité des 737 MAX. Ces crises, parfois fatales, illustrent ce qui se joue lorsqu’une organisation échoue à établir des pratiques conformes aux valeurs dont elle se réclame.
À l’inverse, certaines entreprises font de l’éthique un véritable levier de performance. Unilever, par exemple, a intégré le développement durable dans son modèle économique, démontrant qu’il est possible de combiner croissance et impact positif, tandis que Patagonia a bâti sa réputation et son succès sur le respect de l’environnement. Ce contraste montre que, loin de se limiter à une contrainte ou à un simple thème de communication, l’éthique peut aussi devenir un atout.
Fait troublant, dans la plupart des crises éthiques, les règles et les valeurs étaient pourtant bien établies, et des processus de contrôle étaient en place. Certaines entreprises allaient même jusqu’à afficher des engagements ambitieux. Alors, pourquoi de telles dérives ? Quelles différences séparent les entreprises qui trébuchent sur l’éthique de celles qui en font un tremplin ?
Tout d’abord, les enjeux éthiques sont devenus extraordinairement complexes dans un monde où les opinions sont mouvantes et polarisées. Il ne suffit plus de vouloir être irréprochable, il faut aussi se tenir en écoute active et réagir avec agilité. Ensuite, au-delà des principes affichés, ce sont toujours les décisions individuelles qui font la différence. L’éthique doit donc véritablement imprégner la culture de toute l’entreprise.
Cela implique de résoudre des questions concrètes. Chaque collaborateur sait-il quelles décisions sont attendues de lui ? Dispose-t-il de ressources pour l’aider face à un dilemme ? Se sent-il en sécurité pour soulever des problèmes éthiques lorsqu’il en perçoit ? C’est en répondant à ces défis que l’éthique peut véritablement devenir un levier de transformation et de résilience pour les entreprises.
Dans cette synthèse :
– De l’éthique à la valeur : mesurer les effets des choix responsables
– Poser les bases de comportements éthiques dans l’organisation
– Libérer la parole des collaborateurs sur les questions d’éthique
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