Pépites de managementRetrouvez ici quelques pépites issues de notre veille des meilleures publications sur le leadership et le management

Et si vous donniez du boulot à votre boss ?
Comment développer une relation constructive avec son supérieur hiérarchique ? Un point essentiel consiste à savoir quand le solliciter pour qu’il puisse apporter sa valeur ajoutée au moment opportun. En effet, lorsqu’on se voit confier une mission par son N+1, le réflexe est souvent de chercher à avancer seul le plus loin possible, pour présenter un livrable abouti. Ce faisant, on risque une déconvenue. Au lieu d’apporter la validation tant espérée, il est courant que le responsable s’engage dans une chasse aux détails ou suggère d’autres façons d’aborder le projet, pour la plus grande frustration des deux parties.
Pour minimiser ce risque, mieux vaut mettre à contribution son N+1 au fil du projet. Déléguer une mission ne signifie pas que l’on ne veut pas en entendre parler ! Sollicitez-le régulièrement, à des moments clés, pour enrichir votre réflexion : au démarrage, reformulez les enjeux et assurez-vous qu’il soit en phase ; présentez-lui vos différents scénarios pour vérifier qu’ils sont cohérents avec les priorités stratégiques ; demandez un rapide feedback sur la structure d’un rapport avant de le rédiger en détail. Cette dynamique d’échanges réguliers vous permettra de mieux vous comprendre et d’éviter de nombreuses frustrations.
Source : Designing Jobs Right, Roger L. Martin, Harvard Business Review, janvier-février 2023.
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Cultiver l’art de révéler ses chiffres
Les chiffres occupent souvent une place centrale dans les présentations. Courbes, camemberts et histogrammes peuplent les slides pour convaincre, mobiliser, alerter. Mais comment s’assurer qu’ils produisent bien l’effet escompté ?
La pratique habituelle consiste à afficher l’ensemble de ses chiffres pour donner à son auditoire une vue d’ensemble de la situation, puis à attirer l’attention sur tel déséquilibre entre différentes colonnes ou sur telle évolution, positive ou négative. Or dévoiler d’emblée toutes ses cartes est contre-productif. L’experte en communication Nancy Duarte conseille de s’inspirer du storytelling et de provoquer une réaction émotionnelle qui marquera plus durablement son auditoire. On peut ainsi créer un suspense en n’affichant que les premiers éléments de son diagramme, puis dévoiler progressivement les autres données en racontant une histoire, à la manière d’un conteur. Invitez par exemple votre auditoire à deviner l’évolution d’une courbe avant de laisser apparaître le résultat final. La tension narrative ainsi créée facilitera l’assimilation des chiffres présentés.
Source : The Simple Power of the Slow Reveal, Nancy Duarte, MIT Sloan Management Review, mars 2023.
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Oser les petits actes de gentillesse au bureau
La gentillesse est un levier de performance sous-estimé et sous-exploité en entreprise. En effet, de nombreuses études ont montré que lorsque les collaborateurs font preuve d’attention les uns envers les autres – petit compliment en passant, remerciement, acte d’entraide, etc. –, l’ambiance de travail et le niveau de collaboration s’en trouvent nettement améliorés. Mieux : une étude menée sur plus de 50 000 individus dans 3 500 divisions a montré que la fréquence plus élevée de ces comportements était le signe annonciateur d’une meilleure productivité, ainsi que d’un turn-over plus faible ! Et, cerise sur le gâteau : nul besoin de fournir pour cela des efforts considérables, d’autant que les petits gestes ont autant d’impact que les grands.
Alors n’hésitez plus : montrez l’exemple ! Loin d’être mièvres et dérisoires, vos petites attentions vous aideront à renforcer le lien social avec vos collaborateurs et au sein de votre équipe. Un avantage particulièrement appréciable dans nos environnements de travail hybrides, et qui devrait rapidement faire boule de neige sur le climat de travail comme sur les résultats, pour le plus grand bénéfice de tous !
Source : Don’t Underestimate the Power of Kindness at Work, Ovul Sezer, Kelly Nault, Nadav Klein, Harvard Business Review, mai 2021.
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Distinguer les signaux faibles réellement significatifs du bruit ambiant
On recommande souvent aux dirigeants et managers de scruter leurs données marchés et clients pour repérer d’éventuels « signaux faibles » - ces micro-changements ou ces attentes naissantes qui préfigurent les tendances de fond à venir. Mais comment savoir si telle anomalie dans les données est un signal faible, ou simplement une valeur qui s’écarte de la moyenne ? Le traitement de masses importantes de données implique nécessairement la présence de nombreuses anomalies qui, pour autant, ne sont pas toutes signifiantes.
Pour en juger, les experts en stratégie conseillent d’évaluer chaque anomalie selon trois dimensions :
– Sa dynamique : l’anomalie persiste-t-elle dans le temps ? Croît-elle rapidement ? Les pionniers de votre secteur semblent-ils s’y intéresser de près ?
– Sa robustesse : l’anomalie ressort-elle dans plusieurs lots de données ? Est-elle cohérente avec d’autres changements de votre environnement ?
– Son impact : l’anomalie pointe-t-elle un angle mort non couvert par les offres actuelles ? Quelles pourraient être les implications si elle se généralisait ?
Un cadre d’analyse simple, à expérimenter pour ses prochaines sessions de réflexion stratégique.
Source : The Power of Anomaly, Martin Reeves, Bob Goodson, Kevin Whitaker, Harvard Business Review, juillet-août 2021.
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Maîtriser l’art des réponses improvisées
Face à une question qui nous prend de court, qui n’a jamais rêvé de formuler du tac au tac une réponse percutante ?
Dans ces situations, notre désir d’apporter la meilleure réponse est paradoxalement notre pire ennemi, car il dégrade notre attention. Ne vous êtes-vous jamais surpris à réfléchir à votre réponse avant même que votre interlocuteur ait fini sa phrase ? Ce désir de se préparer mentalement est naturel : dans un dialogue, notre cerveau cherche en permanence à élaborer des réserves de « bonnes réponses » pour être prêt le moment venu. Cela présente deux inconvénients : nous répondons davantage à ce que nous pensons avoir compris du propos de notre interlocuteur qu’à ce que celui-ci nous a réellement dit ; et si, par surcroît, le sujet est sensible, notre cerveau concentre ses réponses sur les mots clés qui nous mettent en état d’alerte, ce qui nous conduit à répondre de façon exagérément défensive.
La priorité est donc de ralentir sa pensée. S’obliger à écouter activement, jusqu’au bout, favorise des réponses plus ciblées et réduit le risque d’une réponse hors sujet. Enfin, on gagne à se reformuler la situation non comme un défi ou une menace, mais comme l’opportunité de détailler son point de vue, de le nuancer ou d’apporter un éclairage complémentaire, ce qui influence considérablement la tonalité de nos réponses.
Source : Think Fast, Talk Smart: Communication Techniques, Matt Abrahams, Stanford Graduate School of Business, décembre 2014.
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