Pépites de managementRetrouvez ici quelques pépites issues de notre veille des meilleures publications sur le leadership et le management
Développement personnel

Méfiez-vous des informations qui confirment ce que vous pensez
La période actuelle met à rude épreuve notre relation au vrai. Comment nous faire un avis fondé ? Certes, notre faculté de raisonnement a toujours été perturbée par d’innombrables biais cognitifs. Mais, avec l’essor d’Internet, nous nous sommes trouvés noyés sous une surabondance d’informations. Plus récemment, nous découvrons que nous sommes manipulés par des actions organisées de désinformation. De plus, savoir garder le recul adéquat sur les affirmations des IA génératives est un exercice nouveau, que nous sommes encore loin de toujours maîtriser.
Le sociologue Gérald Bronner propose une prise de hauteur salutaire à l’occasion d’un cycle de conférences sur l’esprit critique à la Sorbonne. On a longtemps considéré que la rationalité et la vérité finissent toujours par s’imposer. On découvre aujourd’hui que cela n’a rien d’évident. Plus les informations sont nombreuses, plus nous tendons à sélectionner celles qui vont dans le sens de ce que nous croyons déjà. Et l’énorme volume d’informations disponibles aujourd’hui permet presque toujours d’en trouver certaines qui soutiendront nos théories – quitte à tordre un peu le raisonnement. D’où l’importance de cultiver un sain scepticisme en nous obligeant à passer par une phase de questionnement lorsqu’une information confirme nos croyances. Nous pouvons aussi développer notre aptitude à la métacognition, c’est-à-dire la capacité non seulement de raisonner, mais aussi de comprendre, d’évaluer et de critiquer la façon dont nous raisonnons.
Tout un programme, à mettre entre toutes les mains !
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Source : Développer son esprit critique face au monde de la désinformation, conférence de Gérald Bronner, Faculté des Lettres de Sorbonne Université, YouTube, février 2025.
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En organisation hybride, misez sur le pouvoir de référence pour obtenir de l’engagement
Nous vivons une crise de l’engagement – et, malgré cela, on voit régulièrement des collaborateurs très impliqués, au-delà des strictes exigences de leur poste. Qu’est-ce qui les incite à fournir ces efforts ? À 70 %, la qualité de la relation avec leur manager, selon une étude de Gallup.
Cela alourdit de facto la responsabilité des managers, dans un monde où ceux-ci sont moins souvent au contact de leurs collaborateurs. Cet article fournit heureusement des lignes directrices pour guider efficacement ses efforts en la matière, en les ciblant sur son « pouvoir de référence », une forme d’influence sociale fondée sur la capacité à inspirer confiance et admiration.
Plus puissant que l’autorité hiérarchique, ce pouvoir relationnel repose sur trois piliers.
– D’abord, la sagesse partagée : celle-ci repose sur la création d’occasions régulières de partager sa compréhension des choses avec ses collaborateurs.
– Ensuite, le charisme et l’optimisme : il s’agit de démontrer de la chaleur humaine par un sourire ou un geste encourageant. Plus efficace encore : s’intéresser aux personnes, se souvenir des détails de leur vie et de leurs préoccupations.
– Enfin, l'amitié et la loyauté : celles-ci s’initient souvent par la curiosité, en interrogeant les personnes sur leurs priorités, leurs centres d’intérêt et leurs idéaux – ce qui conduit parfois à se découvrir des affinités.
Une grille d’analyse pertinente pour développer son influence.
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Source : Building Human Connection in a Remote World, Jordan Birnbaum, MIT Sloan Management Review, novembre 2024.
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Connaissez-vous le « capital psychologique » ?
Les troubles psychiques ont augmenté ces dernières années, avec un accroissement des risques psycho-sociaux en entreprise. Comment appréhender cet enjeu complexe ? Les démarches faisant la promotion du bien-être au travail s’avèrent rarement efficaces. En revanche, le concept de « capital psychologique » est pertinent pour renforcer les ressources des salariés face à ces troubles.
Ce que l’on pourrait appeler la robustesse mentale n’est pas un trait de personnalité stable, mais une attitude qui peut se développer – ce qui ouvre des pistes stimulantes. Quatre aptitudes sont à renforcer :
– l’auto-efficacité, soit la conviction d’être capable de mobiliser en soi-même des ressources pour réaliser une tâche ;
– l’espoir, qui permet de persévérer pour trouver des solutions face aux difficultés ;
– l’optimisme, qui pousse à croire en sa réussite future ainsi qu’en ses capacités d’amélioration ;
– la résilience, soit la capacité de s’adapter en situation de stress : changer d’approche en cas de difficulté, mais aussi rester lucide sur les risques en cas de succès.
Cet état d’esprit peut se développer par une démarche délibérée. Et nous y avons tout intérêt, car c’est l’un des facteurs qui expliquent le mieux nos différences de réaction face aux défis rencontrés.
Source : Comment prévenir des risques grandissants de burn-out au travail ?, Patrice Georget, Polytechnique Insights, octobre 2024.
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Savez-vous utiliser votre dialogue intérieur pour vous remotiver ?
Vous vous sentez démotivé ? La première étape pour y remédier est de prendre de la distance, soulignent Robin Abrahams et Boris Groysberg, professeurs à la Harvard Business School. De fait, quand nous sommes insatisfaits, nous avons tendance à interpréter négativement ce qui nous arrive, nous enfermant ainsi dans un cercle vicieux.
Avant de prendre la décision précipitée de tout changer, accordez-vous un temps de recul, aussi objectif que possible. Coupez vos communications en rentrant chez vous, partez au vert, méditez… Ce temps apparemment improductif vous permettra de gagner en lucidité. Vous manquez de temps disponible pour cela ? Une astuce fonctionne étonnamment bien : dans votre dialogue intérieur, parler de vous non pas en « je », mais à la troisième personne. Cette astuce fait croire à notre cerveau que nous analysons le problème d’une autre personne, ce qui baisse radicalement notre niveau d’anxiété et améliore la maîtrise de nos émotions, nous permettant de raisonner avec plus de lucidité.
Source : Advice for the Unmotivated, Robin Abrahams, Boris Groysberg, Harvard Business Review, mai-juin 2024.
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Comment gérer l’image que les autres se font de vous ?
Au moment de prendre un nouveau poste, a fortiori un poste de dirigeant, vous avez sans doute déjà été étonné des présupposés que vos interlocuteurs pouvaient avoir à votre sujet. Parfois, c’est même le regard de personnes que vous connaissez déjà qui change de façon déroutante !
Le premier ministre canadien Justin Trudeau raconte ce phénomène et la façon dont il l’a géré, avec des accents de sincérité rares en politique. Sa maturité sur le sujet vient d’une enfance très particulière, puisque son père était lui-même premier ministre à l’époque. Il a ainsi vite découvert qu’un enfant de sa classe pouvait lui déclarer dès la première rencontre qu’il ne l’aimait pas parce que, dans sa famille, on ne votait pas pour Pierre Elliott Trudeau – et que, lors des meetings de son père, il était ovationné par une foule qui ne connaissait rien de lui… Il a ainsi pris conscience à un âge précoce que les autres auraient sur lui des idées préconçues, quoi qu’il fasse – et il a dû apprendre à s’en détacher.
Accédant lui-même aux plus hautes fonctions, il a conservé ce réflexe de toujours s’interroger sur l'image qu’on lui renvoie de lui-même. Quels éléments, fondés et constructifs, conserver des critiques ? Et que croire dans les louanges ? Un effort permanent pour rester lucide, qui inspirera toute personne qui accède à de nouvelles responsabilités.
Source : Leadership lessons from the prime minister of Canada, interview de Justin Trudeau par Adam Grant, TED, mai 2024.
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