Développer son ouverture d’esprit
Remettre en cause ses choix n’a rien de naturel. Pourtant, dans un monde où les règles changent rapidement, c’est plus que jamais nécessaire. Comment se donner les moyens de réévaluer rapidement ses jugements ?
Même quand elles invitent leurs équipes à plus d’agilité, dans les faits, les organisations encouragent une forme de conservatisme. En grande partie à juste titre : il est souvent bien plus efficace de suivre des processus bien rodés, sans avoir à se poser de questions ou à tester de multiples approches avant d’agir. Cela nourrit une certaine conception du professionnalisme, marquée par la rigueur, la constance des choix, le respect des règles et des engagements.
La puissance de cette vision de l’efficacité est telle que l’on tend à ne remettre en question les façons de faire que lorsqu’on est confronté à des difficultés majeures. La NASA en fournit un exemple emblématique. Sa conception de l’excellence conduisait les équipes à vouloir respecter coûte que coûte les délais de lancement – avec pour effet pervers de les inciter à minimiser les anomalies observées, dont la prise en compte aurait risqué de faire déraper les plannings. Les conséquences ont été dramatiques : explosion en plein vol de la navette Challenger en 1986, désintégration de Colombia en 2003… Tirant les leçons de ces catastrophes, la NASA a pris le parti d’encourager une culture d’apprentissage et de remise en question. Elle a incité ses équipes à garder l’esprit ouvert à des façons de faire qui s’écarteraient de la norme. Elle leur a demandé de documenter tout fait inhabituel et d’en analyser sérieusement les causes. Chaque procédure, chaque action, chaque décision prise doit désormais pouvoir être argumentée, sans s’en tenir au fait que c’est la pratique admise.
Renoncer à s’appuyer sur ce qui a fait ses preuves ne serait pas réaliste : on ne peut pas se permettre de tout réinventer en permanence. En revanche, on a tout à gagner à cultiver la capacité d’identifier les moments où il est judicieux de prendre du recul sur une habitude ou une croyance, ainsi que la faculté d’admettre que l’on doit changer. Cela aide, bien sûr, à s’adapter à un environnement évolutif, mais cela nourrit aussi une dynamique collective plus créative et plus stimulante, en favorisant la prise en compte des points de vue de chacun.
Comment renforcer une telle flexibilité mentale ?
Dans cette synthèse :
– Quatre idées reçues qui brident nos capacités de remise en question
– Lutter contre la tendance à figer ses croyances
– Amener un interlocuteur à reconsidérer son opinion
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