Cultiver l'intelligence relationnelle
Une analyse riche d'enseignements sur les liens entre comportement en société et fonctionnement du cerveau.
Auteur(s) : Daniel Goleman
Éditeur : Robert Laffont
L'avis de manageris
Daniel Goleman avait signé il y a quelques années deux ouvrages à succès sur l'intelligence émotionnelle - définie par notre capacité à écouter nos émotions et à les utiliser dans un sens positif pour nous et notre entourage.
Cultiver l'intelligence relationnelle va un cran plus loin. Son objectif est de mettre en lumière les liens entre comportement en société et fonctionnement du cerveau. Il s'appuie pour cela sur les découvertes les plus récentes en matière de neurologie et d'imagerie cérébrale. Le livre, long et dense sans être indigeste, n'est pas un catalogue de recettes, mais un panorama général du sujet, ainsi qu'un plaidoyer pour l'établissement de relations humaines riches et intenses à tous les stades de la vie. Son plan pourra paraître désordonné et certains chapitres d'un intérêt inégal, mais le travail de recherche est impressionnant et les conclusions, novatrices et parfois provocantes, ne manqueront pas de stimuler votre réflexion.
Le message fondamental est que notre cerveau est construit pour faire de nous des êtres sociaux... et que, réciproquement, nos relations sociales ont un impact direct sur le développement de notre cerveau. Comme le souligne le chapitre 10, tout n'est donc pas joué à la naissance : certains individus peuvent être génétiquement mieux prédisposés pour les relations sociales que d'autres, mais l'environnement dans lequel ils vivront leur permettra ou non d'exprimer ces potentialités. Parmi les exemples de "fonctions sociales" du cerveau, le mimétisme joue un rôle central. Les chapitres 1 à 4 montrent comment il est à la base de l'empathie - notre capacité à partager la souffrance d'autrui - et explique pourquoi les émotions sont contagieuses au sein d'un groupe. L'auteur insiste sur le caractère majoritairement inconscient de l'activité sociale du cerveau - et en tire argument pour conseiller d'apprendre à écouter son instinct (chapitres 5 et 6). Cette analyse du fonctionnement social du cerveau est riche d'enseignements quant à la gestion du stress. Celui-ci est en effet avant tout un phénomène social, qui naît de l'interaction entre les individus et peut être géré par un comportement adéquat. Ce message doit être mis en parallèle avec les trois types relationnels présentés au chapitre 13 : distant, anxieux et équilibré. Parmi les autres développements de l'ouvrage qui intéresseront le manager, les chapitres 7, 8, 9 et 20 exposent certains cas de "maladies sociales", où des déficiences cérébrales conduisent à des comportements comme le narcissisme, le machiavélisme, etc. Moins pathologique, mais plus fréquent dans les entreprises, le syndrome du "nous contre eux" qui scinde un groupe en clans rivaux est étudié au chapitre 21.